Je ne voulais pas être vendeur. J’ai déjà dit ça quelque part, non ?
Et pourtant, me voilà. Vendeur. Formateur de vendeurs. Coach de vendeurs. Défenseur du métier. Presque militant, si ce mot n’était pas un peu trop martial à mon goût.
Ce que je n’avais pas vu venir à l’époque, c’est qu’un jour, je parlerais de passion. Pas d’habitude. Pas de compétence. Pas de réflexe conditionné. De passion.
Et pourtant.
🍞 La vente comme job alimentaire : ni honte ni horizon
Il faut vivre, et donc il faut vendre.
On entre souvent dans le métier pour des raisons très terre à terre : un job à prendre, un salaire à toucher, une opportunité à tenter. Parfois, c’est un tremplin. Souvent, c’est une case à cocher. Un peu par défaut, un peu par hasard.
Et ça fonctionne — plus ou moins.
On apprend deux ou trois techniques, on récite un script, on coche les bonnes cases dans le CRM. Ça fait illusion. Un moment. Et puis un jour, ça coince.
Pas parce que les résultats sont mauvais. Parfois ils sont là. Mais à l’intérieur, ça sonne creux.
Le matin, on traîne des pieds. Le soir, on souffle. On se donne des objectifs de survie, pas d’ambition. La flamme est basse. Ou absente.
Ce n’est pas une faute. Ce n’est pas un drame. Mais ce n’est pas un horizon non plus.
🏃♂️ Les vendeurs sportifs
Il y a une autre catégorie. Ceux que j’appelle les vendeurs sportifs.
Ceux-là ne vendent pas seulement pour gagner leur vie. Ils vendent pour gagner.
Gagner un client, gagner une négociation, gagner un appel d’offres, gagner la médaille du mois. Leur moteur, c’est le défi. Le frisson. Le jeu.
Il y a chez eux une forme de joie dans l’adrénaline. Dans le « pari tenu ». Dans le « vous allez voir ce que vous allez voir ».
Certains chassent pour manger. D'autres pour réguler. Ceux-là chassent pour le jeu de la traque. Mais dans le respect de l’adversaire — s’il y en a un — et souvent avec un immense respect du terrain.
Ils aiment ça. Ils aiment influencer sans imposer, convaincre sans manipuler, négocier sans écraser.
Ils aiment quand ça joue serré. Quand il faut être fin. Quand il faut être bon.
Mais voilà : il faut aimer les gens, pas seulement les battre. Et il faut s’aimer un peu soi-même. Sinon, on s’use. Vite.
❤️ Ce qu’il faut aimer
Dans la vente, il y a trois amours indispensables.
1. Aimer convaincre
Pas manipuler. Convaincre.
Faire passer une idée. Faire germer un désir. Aider l’autre à changer de point de vue sans le forcer à capituler.
C’est tout un art. Un art subtil. Parfois, le client ne se rend même pas compte qu’il a changé d’avis. Et tant mieux.
2. Aimer les gens
Pas juste les comprendre. Les aimer.
Aimer les écouter, les lire, les observer. Aimer leur complexité, leurs contradictions, leur mauvaise foi parfois, leurs envolées soudaines.
Un bon vendeur, ce n’est pas un requin. C’est un anthropologue bienveillant. Un explorateur de l’âme humaine en milieu semi-urbain.
Et comme toute relation humaine : parfois ça pique, parfois ça bloque. Mais si l’amour de l’humain n’est pas là… ça finit toujours par coincer.
3. S’aimer un peu soi
S’aimer dans ce qu’on est capable de provoquer. Dans ce qu’on apporte à l’autre.
Pas dans le narcissisme. Dans l’estime juste.
« Je suis utile. Je suis important. Je fais une différence. »
C’est ça, la base d’une vraie passion professionnelle. Sinon, ça se transforme en corvée ou en course sans fin.
🧪 Quand la passion devient possible
La passion, ce n’est pas un trait de caractère. C’est une réaction chimique.
Elle naît quand trois éléments entrent en contact :
- La maîtrise : je sais ce que je fais.
- Le sens : je sais pourquoi je le fais.
- L’impact : je vois que ça change quelque chose pour quelqu’un.
C’est ce que montre SalesStep quand on mesure la passion comme l’un des quatre moteurs essentiels à la réussite commerciale. Pas seulement une émotion, mais un vecteur d’énergie, de résilience, d’engagement.
Un vendeur passionné, ce n’est pas celui qui saute partout. C’est celui qu’on écoute et qu’on suit. Parce qu’il est habité, pas agité.
🌉 La passion comme pont, pas comme feu de paille
Quand j’étais vendeur-brocanteur, je brillais mais je ne vendais pas.
Quand j’étais vendeur-cambrioleur, je vendais, mais je ne brillais pas de l’intérieur.
Quand je suis devenu vendeur-régisseur, j’ai compris que la passion est ce qui relie ce que je suis à ce que je fais.
Elle m’a permis de construire un pont entre mes valeurs et mes objectifs. Entre mes clients et moi. Entre mes réussites et mon plaisir.
La passion, ce n’est pas un feu de paille. C’est un feu qui éclaire, pas qui brûle.
Il ne consomme pas : il éclaire les intentions, les conversations, les projets.
🏁 En guise de conclusion
Je ne dis pas qu’il faut être passionné pour vendre.
Je dis que quand on le devient, quelque chose bascule.
On vend mieux. On vend plus juste.
On vend plus longtemps aussi — parce qu’on s’use moins.
Et si aujourd’hui tu vends pour vivre, c’est très bien.
Mais si demain tu vis pour vendre…
Alors tu seras passé de la survie à l’artisanat, et peut-être de l’artisanat à l’art.
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